Qu’est-ce que la DPP ?
Les cliniciens, les psychologues et les chercheurs utilisent le terme « dépression du post-partum », ou « DPP », pour décrire la dépression non psychotique qui survient rapidement après l’accouchement.
Se distingue-t-elle des autres dépressions ?
Mis à part le fait qu’elle survient peu de temps après l’accouchement, la DPP n’est médicalement pas différente d’un épisode dépressif survenant à tout autre moment de la vie d’une femme. Les symptômes sont les mêmes que pour l’anxiété générale et doivent répondre exactement aux mêmes critères de diagnostic. Il n’est pas surprenant que le contenu des signes de la DPP soit souvent axé sur la maternité ou les soins aux enfants.
Quelles en sont les causes ?
Bien que les spécialistes de la santé ne sachent pas ce qui déclenche la dépression (et donc la DPP), ils admettent qu’il n’existe pas de cause unique. Des éléments physiques, hormonaux, sociaux, mentaux et psychologiques peuvent tous jouer un rôle dans le déclenchement de la maladie. C’est ce que l’on appelle le modèle biopsychosocial de la dépression, qui est accepté par la majorité des scientifiques et des cliniciens. L’aspect ou le groupe d’éléments qui activent la DPP varient d’un individu à l’autre.
Quelle est sa typicité ?
La DPP est la complication la plus courante de la maternité. Bien que les taux indiqués dans des études spécifiques varient considérablement, une méta-analyse de 59 études portant sur plus de 12 000 femmes a révélé que la DPP touche environ 13 % des femmes (O’Hara & Swain, 1996).
Quand commence-t-elle ?
La durée utilisée pour définir le « post-partum » diffère, allant d’immédiatement après l’accouchement à quatre semaines (selon les systèmes de catégories diagnostiques officiels) après l’accouchement ou à environ un an, selon certaines études de recherche. Les signes commencent généralement dans les quatre premières semaines du post-partum, mais ils peuvent apparaître jusqu’à 12 mois plus tard. Les prestataires de services peuvent ne détecter et traiter la DPP que beaucoup plus tard. Souvent, l’interrogatoire révélera que les symptômes ont en fait commencé bien avant que la femme ne l’ait divulgué au prestataire de soins.
Comment les cliniciens la détectent-ils ?
Un médecin ou un psychologue agréé établit un diagnostic officiel de dépression. Les experts utilisent de nombreuses méthodes pour obtenir les détails nécessaires à l’établissement d’un diagnostic, notamment des entretiens médicaux standardisés. Le jugement du clinicien est essentiel pour déterminer si les symptômes d’une personne répondent ou non aux exigences du diagnostic, en ce qui concerne la gravité ou la période des signes. Le système de classification officiel utilisé en Amérique du Nord est le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, quatrième édition, ou DSM-IV, de l’American Psychiatric Association (APA) (American Psychiatric Association, 1994).
Pour démontrer un épisode de DPP à l’aide des critères du DSM-IV, le médecin ou le psychologue suggère qu’il s’agit d’un épisode de dépression significative avec le spécificateur « postpartum onset » (ce qui implique que les symptômes sont apparus dans les quatre semaines suivant l’accouchement de la femme).
Les personnes doivent avoir présenté soit un état d’esprit dépressif, soit une perte d’intérêt ou de plaisir pour les activités normales (appelée anhédonie) de façon continue, pendant au moins 2 semaines. En outre, elles doivent avoir présenté d’autres symptômes parmi une liste donnée de sept, pendant au moins deux semaines.
Un clinicien identifiera une dépression majeure si la personne présente un état d’esprit bas ou une anhédonie, plus quatre autres symptômes (pour un minimum de cinq symptômes). Les personnes présentant un état d’esprit bas ou une anhédonie avec moins de quatre symptômes obtiendront un diagnostic de dépression légère ou modérée.
Comment les prestataires de services peuvent-ils éliminer les autres causes ?
Il faut que les signes présentés a) représentent une modification par rapport au fonctionnement normal de l’individu et b) déclenchent des problèmes dans la vie quotidienne. Par le biais d’une recommandation au médecin de famille ou à un autre médecin, selon le cas, les prestataires doivent éliminer d’autres conditions médicales susceptibles de provoquer des signes similaires et de prévaloir dans la période post-partum (par exemple, dysfonctionnement de la thyroïde, diabète, anémie, maladie auto-immune).
Quelle est la durée d’un épisode ?
La durée d’un épisode varie d’un certain nombre de semaines à un certain nombre de mois. Certaines femmes disent qu’il peut leur falloir jusqu’à un an pour retrouver leur état normal. Dans un petit nombre de cas, l’épisode peut ne pas disparaître et les femmes connaissent des épisodes chroniques d’anxiété.
Cela reviendra-t-il ?
L’expérience d’un épisode d’anxiété, à n’importe quel moment de la vie, augmente la probabilité de connaître d’autres épisodes. Les recherches suggèrent que la menace minimale de connaître un épisode de problème de santé non lié à l’accouchement est de 25 pour cent (Wisner et al., 2001) et que la menace de connaître un autre épisode post-partum peut atteindre 40 pour cent, environ 24 pour cent de toutes les récidives se produisant dans les deux premières semaines post-partum (Wisner et al., 2004).